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GUEMENE SUR SCORFF - Au sommet pour soigner les cloches

22/01/2021

GUEMENE SUR SCORFF - Au sommet pour soigner les cloches

Lundi 18 janvier 2021, on a entendu les cloches tinter, parfois à la volée, dans le ciel gde Guémené-sur-Scorff (Morbihan), mais pas comme d’habitude. Il s’agissait d’essais auxquels le tandem d’ART CAMP, une des rares entreprises bretonnes de campanologie, a dû procéder au remplacement du tableau de commandes automatique, désormais à écran tactile, pilotant les quatre cloches du campanile.

 

L’art campanaire

À l’instar du clocher, le campanile abrite les cloches, mais sa bâtisse est construite, elle, à l’écart de l’église. Il tire son nom de la racine étymologique « campa », cloche en italien, qui a donné la campanologie. Il s’agit de l’ingénierie, y compris de ses structures, et aussi de son art : l’art campanaire.

C’est sur la montagne, dite « du clocher », qu’il fût construit en 1761. À l’intérieur, une vaste pièce vide où prend naissance l’escalier massif permettant d’accéder à la structure supportant les quatre cloches, d’un poids total de près de 3 tonnes, nommé le beffroi, « obligatoirement en chêne », précise Richard Throude, accompagné par Nicolas Merreil.

Du poids et des notes

Ils sont intervenus sur la cloche sonnant le sol, baptisée Marie, Ursule et Yvonne, pour changer le battant, qui était trop long. Une pièce d’acier d’une vingtaine de kilos qui vient sonner l’alliage de cuivre et d’étain, l’airain, duquel les cloches sont faites. Chacune d’elles porte des inscriptions, l’identité des parrains et marraines, particuliers ou membres du clergé, contributeurs financiers aux noms de famille évocateurs toujours dans la mémoire locale : Bigoin, Le Mouel, Le Masson, Le Sauze, Bellec, Le Gal, Le Quéré, Le Sourd…

La plus lourde, la cloche de mi-bémol, pèse une tonne et date de 1772. Elle porte les prénoms du prince d’alors : Jules et Hercule, (en référence à Mériadec de Rohan), ainsi que les prénoms Marie et Louis.

Celle de fa, datant de 1881, baptisée Anne, Yannick, Danièle et Monique, refondue en Savoie en 1961, pèse 900 kg.

Celle de sol date de 1932 et pèse 460 kg, et celle de si bémol, de 1957, et pèse 380 kg. Elle est baptisée Marie, Bernadette, Raymonde et Christiane.

« Les anciennes cloches ont disparu pour plusieurs raisons, comme pour être refondues en boulets de canons », précisent les campanologues. Aujourd’hui, la modernité a donc rendu automatique ce qui jadis était l’apanage du prêtre : sonner les messes, l’angélus ou le glas… « Parfois, il confiait la tâche de sonner les cloches à un nécessiteux, le mot clochard vient de là », concluent-ils.



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